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Vers des administrations libérées


Image publiée en accord avec l'illustratrice Véronique Olivier-Martin

Cette semaine j'ai eu l'occasion d'assister à un colloque sur les administrations libérées, et vous partage quelques réflexions. J'ai été ravie de constater que nous étions une centaine à participer au colloque, ce qui montre l'ouverture d'esprit de ces cadres dirigeants. Par ailleurs, je souhaite souligner la qualité des intervenants, autant par leurs apports théoriques que leurs conseils pratiques et leurs témoignages.

Les entreprises libérées se développent ces dernières années. Nouveau mode d'organisation de l'entreprise, ce système s'affranchit d'une grande partie de la hiérarchie, privilégiant la mise en responsabilité et l'autonomie des travailleurs, de l'ouvrier au cadre dirigeant. Les résultats de ces entreprises sont souvent surprenants. Les employés se sentent davantage impliqués, reconnus dans leur humanité, dans leur individualité profitant à un effort collectif ; l'objectif de l'entreprise se réhumanise et ne se limite pas à une dimension de profit, mais à un rassemblement d'hommes et femmes au service de l'atteinte des objectifs.

Cette acception de l'entreprise ressemble à s'y méprendre à la définition du service public : être au service de la société dans ses missions quotidiennes. Ce sens premier, cette vocation pour certains, est mise à mal par le contexte anxiogène des réformes, des réductions d'effectifs et moyens, et par les objectifs parfois inatteignables qui sont fixés. Le plus grand frein dans la mise en place des entreprises libérées, et cela est encore plus vrai dans les administrations, est la capacité de chacun à savoir s'adapter à cette liberté, enivrante au départ, favorisant l'expression de la création, et surtout repositionnant le travailleur à son niveau d'Adulte, en établissant des liens de confiance entre le dirigeant et ses collaborateurs, et également entre collaborateurs. Dans l'administration, la hiérarchie a un poids historique, et la peur de sortir du carcan est souvent omniprésente. Ce n'est pas parce que les relations hiérarchiques ne sont plus au cœur des relations qu'il n'y a pas de cadre de travail ! Celui-ci passe par une vision partagée, co-construite dans les différentes équipes de l'entreprise, dans lequel chacun retrouve une grande part de ses valeurs. L'absence de jugement doit être un fil conducteur de ces démarches, ce qui dépassionne les débats pour se centrer sur les thématiques qui le méritent, favorisant également une ouverture d'esprit et un dépassement de nos limites cognitives.

L'idée n'est pas de détruire les structures existantes ; comme tout changement, des évolutions "pas à pas" permettent de recréer un cadre de travail plus souple et adaptable aux aspirations de chacun. Cela implique un changement de posture, se centrer sur les compétences de ses équipes et voir comment faire fonctionner ensemble ses membres, ECOUTER et privilégier la propagation du positif. C'est aussi être capable d'écouter ses détracteurs, qui peuvent faire émerger des problèmes non identifiés voire des solutions opérationnelles. Et accepter, voire valoriser les échecs ; c'est en tombant qu'on apprend à faire du vélo. L'évolution du management passe également par un changement de vision sur des activités jugées non "productives" : les réunions informelles permettent la confiance, qui favorise la créativité ; ouvrir la porte de son bureau pour montrer sa disponibilité aux collaborateurs ; suivre des formations sur des sujets de société, réseauter, discuter avec les jeunes générations.

Il y a trois principales sources de bonheur au travail : faire un métier que l'on aime, avoir de bonnes relations avec ses collègues et son supérieur hiérarchique, et avoir le sentiment d'être utile à la société. Les administrations sont donc un terrain favorable pour l'épanouissement des potentialités individuelles. Qu'attendons-nous pour amorcer le changement ?


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